Chère Adelaîde,

Voici les impressions d'Huguette sur la route.

On dit; tous les chemins mènent à Rome. J'aime les défis à pieds. J'ai quitté ma ville Laval, ma province le Québec, mon pays le Canada, je me sentais prête avec les documents et les bonnes adresses que vous nous aviez faits parvenir.

La ville de Londres nous attendait, ce fut quatre jours de découvertes, puis nous voilà arrivés à Cantorbéry, mais il n'y avait pas d'accueil. Après une journée de marche de trente quatre kilomètres c'est Douvres puis la traversée en bateau à Pas-de-Calais , pour découvrir le nord de la France, puis marcher sur la côte d'Opale jusqu'à Wissan. Le temps frais, les intempéries rien ne nous arrêtait il y avait beaucoup à voir, les grands champs de colza c'était jaune partout.

L'accueil chaleureux des hôtes à Amettes, ils nous ont fait visiter la maison et fait connaître St-Benoît Joseph Labre, que j'ai prié tous les soirs.

Il y avait des routes tranquilles, tantôt la nationale, le soleil de mai nous accompagnait souvent. Une journée de repos pour visiter la belle cathédrale de Reims. Puis nous avons été invités à dîner chez un médecin à Chalons en Champagne, donc nous avons dégusté du vrai champagne.

Plus loin après une journée de quarante kilomètres nous admirons Bar-sur-Aube avec la sympathique rencontre de M. Clavel, directeur du département, il nous fait visiter le monument du Général de Gaulle à Colombey-les-deux-églises à la brunante sous un ciel rosé.

J'avais toujours envie d'aller plus loin. Nous avons longé la Loue à Ornans, c'était très beau. Puis un super pique-nique près de la frontière Suisse avec des amis français venus nous rejoindre, cela remonte le moral. Un autre bon dîner à Lausanne avec les Cerelli rencontrés le long de la route, ils ont reconnu le logo de la Via Francigena sur notre sac à dos. Ils avaient fait Compostelle et la Via Francigena à dos de cheval, c'était plus difficile que nous, quel courage.

Puis arriva le grand défi de monter durant vingt sept kilomètres le Col du Grand St-Bernard avec de chaque côté de la route des congères de deux mètres de hauteur. Un accueil chaleureux à l'hospice qui fut très apprécié, avec un bon thé chaud, nous avons visionné l'histoire de l'hospice. Le lendemain matin il faisait moins-un pour traverser en Italie. Après trois heures de descente, le soleil nous observait, j'étais en short.

En Italie je me sentais proche de mon but, alors que je n'en avais fait que la moitié, la température était très belle, du soleil encore du soleil, c'était bon. A certains endroits je trouvais les autos très proches de nous sur la nationale.

Une autre belle étape à Orio Litta avec M. Capelletti qui pouvait échanger en français, qui nous racontait la belle fête médiévale à chaque année sur la Via Francigena, puis la traversée du Pô en bateau-taxi avec M. Parisi.

Il y a eu de bons moments passés dans les monastères d'où l'on pouvait se joindre à eux pour la messe, ce fut énergisant. Il y a eu une journée difficile pour monter à Radicofani, nous avons manqué d'eau par la suite, car la seule station service était fermée. Nous avons arrêté des gens en véhicule qui nous ont donné un soda. On l'apprécie plus par la suite.

J'ai admiré dans les montagnes au loin le marbre de Carrare.

Puis avec fierté nous marchions enfin sur la via Triomphale, puis l'accueil surprise et chaleureux de notre rencontre sur la Place St-Pierre à Vatican, puis les belles entrevues avec les médias, ensuite recevoir le Testimonium et les petites clés de St-Pierre, la belle rencontre avec le peintre Irio Fantini, puis la collection de timbres de Jean-Paul II.

Un beau six jours à découvrir les richesses et les beauté de Rome et tout ça à cause d'une femme nommée Adelaîde qui a cru en son projet de faire connaître la Via Francigena.

Sincèrement merci.

Huguette St-Pierre, pèlerine.