COMMISSION DE LA CULTURE ET DE L’EDUCATION

 

DIFFUSION RESTREINTE

 

 

 

 

Commission de la culture et de l’éducation – 15e réunion plénière

 

 

 

 

 

 

 

LA VIA FRANCIGENA ; itinéraire culturel européen: sa genèse, son développement, son fonctionnement

et ses implications avec les pouvoirs locaux et régionaux"

 

 

 

par Mme Adelaide TREZZINI, expert,

Présidente de l’Association Internationale Via Francigena

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Strasbourg (Palais de l’Europe, salle 3)
Vendredi 8 avril 2005 (9h00-17h30)

 

 

 

 

 


Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs

 

Le  peu de temps à disposition m’oblige à ệtre très synthétique car le thème extrêmement vaste, part de la naissance des itinéraires culturels pour arriver au fonctionnement d’un itinéraire en particulier, la Via Francigena (VF) dont je suis en partie responsable.

 

 

Les itinéraires inventent un espace transfrontalier paneuropéen. Un espace ouvert où l’on puisse chercher de nouvelles solutions, s’essayer à de nouvelles constructions, partager des expériences… où l’on puisse “Repousser l’Horizon”.

 

Comme l’écrivait un ancien directeur de la Division Culture et Patrimoine culturel du Conseil de l’Europe .

 

 

 

Ainsi naît le  projet des itinéraires culturels du conseil de l’europe (éléments repris du directeur de l’IEIC-Institut Européen des Itinéraires Culturels )

 

1964: un groupe de travail appelé Europe continue présente un projet d’itinéraire culturel avec des

 

Objectifs principaux visant à prendre conscience:

 

1.       de la réalité d’une identité culturelle européenne

2.       du rapport entre géographie culturelle européenne et possibilité d’établir des réseaux touristiques.

3.       du patrimoine culturel européen, en le sauvegardant et le valorisant  comme source de développement social, économique et interculturel.

4.       de la valeur du tourisme culturel dans les loisirs des Européens en créant de grands foyers et carrefours de civilisation européens

 

Par itinéraire culturel on entend un parcours couvrant un ou plusieurs pays ou régions, qui  s’organise autour de  thèmes, et dont l’intérêt historique, artistique ou social s’avère européen soit en raison du tracé géographique de l’itinéraire, soit en fonction de la nature et/ou de la portée de son contenu.

 

1985 le Conseil de l’Europe propose les Chemins de St-Jacques de Compostelle. Ce premier itinéraire culturel est un chemin hautement symbolique dans le processus de la construction européenne et servira de référence et d’exemple pour des actions futures.

 

 

Trois enjeux sont posés d’emblée:

 

1.       Politique: le programme doit devenir le catalyseur d’une nouvelle cohésion sociale européenne

2.       Identitaire, sans exclure les différences

3.       Démocratique visant à élargir le tourisme culturel à un public plus vaste

 

Après 20 ans, le programme des Itinéraires culturels repose sur des thèmes représentatifs tels par ex. :

·         Peuples

·         Migrations

·         Grands courants de civilisation

 

·         Chemins de  pèlerinage : Saint-Jacques de Compostelle + La V.F.; les routes des Celtes, des Vikings, les routes des Phéniciens, Mozart, la Soie, le Baroque…

 

 

 

 

 

 

 

GENESE de l’itinéraire culturel de la Via Francigena

 

Pour revenir au thème de ce jour, je vous propose en résumé l’histoire de la VF :

En 58 av. JC Jules César ouvre une "Route de Rome"qui devient rapidement l’épine dorsale du système routier de l'Europe occidentale, liaison la plus courte  entre la mer du Nord et la Méditerranée.  Le tracé se superpose en partie à la "Voie de l'Étain" Celtique qui s’étire de la Cornouaille à la Suisse et à Marseille, ainsi qu'au réseau européen des voies romaines.  

A la suite de la domination arabe de Jérusalem (640 ap. J.C.), Rome devint la principale destination des pèlerinages chrétiens et le resta jusqu'au début du culte de St Jacques à Compostelle en Galice au Xe siècle.  

 

En Italie le parcours du haut moyen âge suit des itinéraires lombards basés sur des voies romaines. La voie fut appelée "Iter Francorum" à partir de 725 et pour la première fois "Via Francigena" en 876.  

Au cours des siècles la Voie changea de nom selon la provenance de ses usagers: "Via Francigena" ou "Francisca" en Italie et en Bourgogne, "Chemin des Anglois" dans le royaume des Francs (après l'évangélisation de l'Angleterre en 607) ou aussi "Chemin Romieux " à cause de sa destination, Rome.

 

En 1154, le moine islandais Nicolas de Munkatvera observait à Vevey à son passage sur le Lac Léman en Suisse, le regroupement de Francs, de Flamands, d’Anglais, d’Allemands et de Scandinaves se dirigeant tous vers Rome.

 

La Via Francigena fut surtout utilisée par des papes, des empereurs, des banquiers, des marchands, des pèlerins et des brigands. Avec la proclamation des Années Saintes, à partir de 1300, le flux arriva souvent à des dizaines de milliers d’usagers dans l’année.  

 

Le pèlerinage à Rome le long de la Via Francigena tomba en désuétude autour du XVII siècle. En 1985 Giovanni Caselli, spécialiste d'archéologie routière, reporta sur les cartes et sur le territoire   l'itinéraire de l'archevêque Sigéric de Canterbury venu à Rome en 990 ap. J.C. pour recevoir le pallium du pape Jean XV. Les 80 lieux d’étape recensés dans le succinct journal de voyage de l'archevêque saxon constituent les points incontournables du réseau de routes connu comme Via Francigena, constitué au cours des siècles avec de nombreuses variantes.  

De la Via Francigena restent, en Italie, en Suisse, en France et en Grande-Bretagne, des tronçons importants avec des pavés et des dallages romains et médiévaux.  

 

 

Le Projet Via Francigena entend relier ces vestiges, comme un fil conducteur de l’histoire, de la religion,  de l’art et de l’économie de l’Europe.

 

Pour vous introduire à son DEVELOPPEMENT, permettez-moi de vous citer quelques extraits de la préface du directeur de l’IEIC pour le Guide-Vademecum publié en 2002 :

 

« C’est en 1994 que, sur présentation du Ministère du Tourisme italien, le Conseil d’Orientation des Itinéraires Culturels du Conseil de l'Europe a élu La Via Francigena, itinéraire complémentaire de celui des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, créant ainsi le grand thème des Pèlerinages historiques en Europe.

Des groupes de travail avaient été institués par le Ministère du Tourisme et différentes expositions et colloques ont eu lieu. L’initiative d’un tel parcours avait été conçu dans la prévision du Grand Jubilée de Rome en l’an 2000.

 

Au cours des deux premières années, ce réseau de travail a fonctionné grâce à des aides de l’Union Européenne et le Ministère du Tourisme s’est intéressé à d’autres "produits touristiques", laissant les collectivités territoriales agir par elles-mêmes. L’initiative de relancer une véritable coopération dans toute l'Europe revient à Mme Adélaïde Trezzini qui a décidé de créer voici plusieurs années une Association pour relancer l'étude historique du Chemin et fournir aux pèlerins, comme aux touristes des indications sur les parcours les moins connus. »

 

 

 

 

 

 

 

DEVELOPPEMENT du projet VF

 

 

D’un hasard sont nés ma passion et mon engagement pour faire revivre la VF comme itinéraire culturel européen. En 1995 je suis sollicitée par l’ANGT (Association Nationale des Guides Conférenciers italiens) à promouvoir la VF en Suisse.

 

La succession des étapes dans le développement du projet a été dictée par une logique instinctive,  car je n’avais aucune expérience, si ce n’est ma préparation d’historienne de l’art.

 

IL s’agissait de s’assurer de différents facteurs essentiels

  1. En premier lieu de la validité et l’ importance du BUT de l’itinéraire. Dans ce cas particulier la Tombe de St-Pierre ne présentait aucun doute historique. La route militaire existait dès l’antiquité, la voie de pèlerinage dès le IV ème s., la route d’Italie des Comtes de Savoie et des grandes foires de la Champagne où accourait toute l’Europe et en conséquence, la route des banquiers  lombards, pour ne citer que quelques ex.

 

  1. Quant à la validité et à l’importance de l’intérêt scientifique historique, du patrimoine culturel dans les  témoignages conservés sur le territoire, elles ont été prouvées par des recherches préliminaires sur un  parcours de 60km du Col du Gd St -Bernard (2.400m alt.) à St -Maurice près du Lac Léman.

 

  1. L’existence d’anciens tracés et la possibilité de relier ces vestiges pour recréer un parcours historique était fondamental.

 

q       Pour concrétiser ces recherches s’instaurent les premiers contacts avec les autorités religieuses et civiles régionales des cantons du Valais et Vaud et de l’Inventaire des Voies Historiques de Suisse à Berne . Ont participé et démontré leur grand intérêt pour le projet VF, les monastères millénaires, les départements de l’Instruction publique, les responsables cantonaux des Monuments Historiques, les archives cantonales, les directeurs de musées cantonaux, les préfets régionaux, les communes et les associations culturelles régionales et locales, au cours de 3 rencontres organisées à Martigny entre 1996 et juin 1997. Je suis chargée par mandat de l’Association Régionale de Martigny de promouvoir la VF en Valais. Une association Via Francigena est souhaitée localement, mais la Randonnée Pédestre régionale fera opposition et tout le projet tombe à l’eau.

 

4. Et bien sûr il fallait s’assurer de l’appui du C. de l’E. : en juin 1997 le responsable des itinéraires culturels, M.Thomas-Penette, sur présentation de notre projet « Route de Sigeric, de la Manche aux Alpes »,  encourage vivement la création d’une Association VF pour relancer  finalement cet itinéraire culturel .

q       En sept. 1997 naît l’AIVF(Ass. Via Francigena) de droit privé, sans but lucratif, aconfessionnelle et apolitique avec  comme membres fondateurs, le secrétaire du Conseil Pontifical de la Culture - Bernard Ardura, l’académicien -archéologue genevois Charles Bonnet et l’ANGT

q       Une année plus tard, en septembre 1998, le C. de l’E. en la personne de José Maria Ballester, considère les actions entreprises par l’AVF comme s’inscrivant dans le cadre des itinéraires du C. de l’E. et souhaite notre collaboration avec d’autres collectivités, associations en vue d’un réseau européen VF.

q       Dans ce but, l’IEIC  a conclu la même année un accord de partenariat avec l’AIVF qui sera renouvelé jusqu’en 2003.

 

 

    5 . La promotion et la diffusion du projet VF dans des régions qui en ignoraient totalement l’ existence s’est réalisée principalement grâce

q       au site Web francigena.ch en juin 1998 avec la publication d’une rubrique « Adresses utiles pour informations VF » car il était urgent de faire la somme de tout ce qui avait été produit pour le projet VF  de 1993 à 97 par les pouvoirs locaux et régionaux italiens.

q       à la presse locale et régionale suisse qui fait naître les premières intentions de collaboration et d’aide financière.

q       Le Bureau philatélique de la Cité du Vatican  accepte notre collaboration pour la réalisation de Cartes postales VF publiées en 1999, de même que la Ville et canton de Genève a organisé à notre demande, un cours de Formation Continue « Patrimoine et Tourisme » à l’université de Genève pour la Région du Léman, initiative qui a rencontré un grand succès.

 

5. Dernier facteur, mais certes non le moindre, est celui de l’intérêt auprès d’un public spécifique dont il faut connaître les exigences pour pouvoir les satisfaire !

 

 

L’AIVF est fermement convaincue que la VF n’a de sens que si elle récupère sa dimension EUROPEENNE, et pour la construire la logique suivie est celle de l’INFORMATION SYSTEMATIQUE avant tout !

1.       Une mailing list de TOUTES les régions, provinces et communes, des offices de Tourisme, des paroisses et diocèses, des associations culturelles et sportives intéressées par le parcours a été établie.

2.       Dès la fin 98 le site web spécifique a engendré de la part de pèlerins de St-Jacques un intérêt international qui se manifeste par des demandes pressantes sur l’organisation logistique sur la VF (accueil dans les couvents, paroisses, hébergements économiques, cartes topographiques à recommander, le certificat de fin de pèlerinage à l’arrivée à St Pierre, info pour pèlerins, balisage, chemins pour randonneurs ou seulement route nationale ou provinciales à grand trafic etc etc ? ) !!

 

Nous touchons du doigt  le DRAME de cette nouvelle voie.

 

Le gouvernement, les Régions et les Provinces italiennes avaient prévu un itinéraire VF IDEAL.

 

En effet d’excellentes publications ont paru, riches d’illustrations.

De nombreuses manifestations  turistico - culturelles, telles des représentations historiques ayant pour acteur principal l’archevêque Sigeric, mais très peu de marche - trekking sur la VF. Les associations sportives, comme le CAI-club Alpin italien, la Confraternité des Romieux, l’IVS–inventaire des voies historiques en Italie entre autres, avaient condamné la VF à l’oubli sous prétexte qu’elle se déroulait presque uniquement sur des routes goudronnées, donc ne présentait aucun intérêt.

Sur le plan scientifique des expositions, nombreux colloques, Journées d’études sur des thèmes relatifs à la VF sont organisés par des communes, des provinces par-ci , par-là, financées entre autre par les banques locales; un projet de faisabilité avaient été commandité par la Région Toscane par ex.

 

TOUS des éléments de grande valeur promotionnelle, mais insuffisants pour raviver un ITINERAIRE qui se doit PEDESTRE avant tout.

 

Ce sont les anciens-ex pèlerins du Chemin de St-Jacques  provenant du monde entier qui vont lui redonner son ACTUALITE.

Après Giovanni Caselli, une pèlerine anglaise a parcouru toute la VF de Canterbury à Rome en 1990 déjà, une pionnière, c’est le cas de le dire.

 

 

Il est évident qu’aucun plan d’ORGANISATION  LOGISTIQUE n’a jamais été prévu pour durer. Par où fallait-il commencer ?

 

Les futurs pèlerins VF ont été nos « conseillers », dans le sens que l’AVF s’est fixé comme un de ses principaux buts, celui de TOUT faire pour leur faciliter le véritable et difficile pèlerinage vers Rome.

 

q       Au début de l’an 2000, la priorité a été donnée au recensement de toutes les structures d’accueil économiques seulement , car cela appartient à l’esprit du pèlerinage et au budget financier que représente un voyage , qui peut être de 1900km ou plus, à l’étranger de la durée 15 jours ou de 1, 2 ou 3 mois! Entreprise qui n’était pas simple.

 

Successivement la même méthode a été suivie pour TOUS les couvents et curés de paroisse, car la plupart n’avaient PAS la possibilité de loger des pèlerins. En France la situation est de ce point de vue dramatique, les curés ậgés desservent 10-15 paroisses !

 

 

Toutes les informations recueillies ont été publiées dans un premier Vademecum Via Francigena pour l’Italie en juin 2000, en 2002 de Canterbury au Gd St -Bernard, puis en 2003 la 2ème édition du Gd St -Bernard à Rome avec le raccord depuis Arles en passant par le Montgenèvre et Turin, à la demande assez fréquente de pèlerins désirant marcher de Rome à St-Jacques de Compostelle.

 

L’IEIC ne jugeait pas de bon œil notre impatience à vouloir à tout prix publier ces guides, estimant que la VF aurait mis au moins 10 ans pour s’organiser . Il est vrai que nous avons redoubler d’efforts, car la VF était si précaire qu’elle aurait disparu très rapidement !

Les ventes des Guide - Vademecum (650 payés de la 1ère édit., 585 déjà de la 2ème édition) ont démontré que NOUS avions raison car ils ont été conçus POUR  les pèlerins (poids et dimension minimes) et malgré tout riches des informations indispensables.

 

Tout cela a engendré un regain d’intérêt général d’un certain nombre d’autorités locales et institutions. De nouvelles publications VF sortent régulièrement depuis 2 ans, citons deux guides VF -Italie en 2004  et la chaîne culturelle de la Radio italienne transmet en 40 émissions journalières le pèlerinage VF de journalistes-pèlerins .

 

 

 

q       Le problème des COLLABORATIONS, telles qu’elles avaient été préconisées par le C. de l’E. en 1998, a été beaucoup plus difficile que nous l’avions prévu.

 

a)       En prenant en considération les pouvoirs locaux, nous assistons en 2001 à la création d’une association de communes italiennes sur la VF par le maire de la ville de Fidenza ( au milieu de la VF en Italie). Son président, l’On. Massimo Tedeschi, demande personnellement aux membres du comité de l’AIVF, une collaboration effective, car selon lui nos deux associations VF représentent les deux faces de la même médaille VF, l’une institutionnelle et l’autre privée. Toutes nos initiatives sont mises à disposition, mais depuis 4 ans notre attente a été vaine. Pour quelle raison ?

 

Nombreux colloques, Journées VF s’organisent SANS la participation de l’AIVF, le link vers le site web des Communes sur la VF de notre part existe, mais sans la réciprocité promise.

 

Mais n’oublions pas que l’exception fait la règle: la petite et active commune de Altopascio près de Lucques, a tout fait pour nous aider dans le but de raviver la VF.

A Pavie, la responsable des Musées propose l’entrée gratuite du Château Sforzesco (XIII ème s.) aux pèlerins-AMIS de la VF. Cette brillante initiative nous pousse à créer une liste de monuments et musées médiévaux FREE-FRANCIGENA, à laquelle ont adhéré plusieurs musées dans le canton de Vaud, dont le musée cantonal d’Art et d’Histoire de Lausanne ; une occasion de plus pour toucher du doigt la culture européenne commune. Ou encore la commune de Ballaigues, dans le Jura et le Département fédéral suisse des Douanes ont réouvert le passage pédestre de la frontière franco-suisse, sur le parcours ancien et conseillé Pontarlier-Orbe ; une grande satisfaction pour la VF européenne.

En France les offices de Tourisme de Péronne –Somme et de Langres – Haute-Marne ont admirablement collaboré au point d’avoir mis une Page Via Francigena sur leur site web ! Les autres ont envoyé toute la documentation touristique, quelques publications et diapositives.

 

 

L’AIVF  préconise activement depuis le printemps 2004, une nouvelle et indispensable participation  des Régions italiennes dans le Projet VF par ses contacts avec la région de la Toscane et du Latium. Nous  rédigeons, à demande de la Région du Latium, un projet interrégional et en novembre dernier  5 sur 7 régions impliquées, ont adhéré.

 

La sécurité des pèlerins, le maintien et le balisage (si possible unifié) des parcours routiers et pédestres VF sur tout le territoire national, la supervision des recherches scientifiques, l’organisation de manifestations touristico - culturelles plus importantes et surtout la valorisation et CONSERVATION des monuments sont principalement de leur ressort.

 

Après la publication d’excellents articles de presse (entre autre LE TEMPS-Suisse du 15.8.2001), une intense collaboration s’instaure avec l’Institut de Géographie de l’université de Lausanne. Après de remarquables travaux universitaires et post-universitaires préliminaires pour la TOPOFRANCIGENA-Suisse, la collaboration s’interrompt brusquement.

 

 

Comme l’a écrit le directeur de l’IEIC « la continuité de la VF tient du miracle ». De ce fait nous avons jugé en 2001, le moment venu  d’INFORMER les Etats intéressés de l’avancement du Projet VF grâce à l’engagement de l’Association.

Le Saint-Siège a concédé son Patronage au projet VF de l’AIVF, suivi du ministère italien des Biens Culturels, du ministère français de la Culture et Communication et du ministère de l’Intérieur de la Confédération Helvétique.

 

Dans toute initiative les points négatifs ne manquent pas,  permettez-nous  d’en mentionner quelques uns :

 

q       L ‘AIVF n’a pas été informée et invitée aux manifestations et présentations de la VF organisées à Luxembourg,  à Strasbourg et en collaboration avec la Ville de Fidenza entre autres, depuis 2002  par l’IEIC (bien que prévu par notre convention de partenariat)

q       Nous n’avons plus eu de contacts avec le Centre de Culture Européen de St-Jean d’Angely - F, après y avoir tenu deux conférences sur la VF en 2001.

 

q       Les activités et les initiatives de l’AIVF ne sont plus mentionnées dans le bulletin de l’IEIC

q       Le boycottage de certaines associations ou institutions publiques et privées

 

q       Nous remercions le C. de l’E. d’avoir bien voulu honorer, au dernier moment, l’AIVF de la mention de « Grand itinéraire du C. de l’E. » pour la VF en Pologne le 9.12.2004

 

Pour revenir à la VF même, vous conviendrez que chaque itinéraire culturel doit avoir SA PROPRE  IDENTITE.

Pour la VF nous avons choisi un logotype qui exprime 3 facteurs spécifiques à la VF :

Le facteur Temps-elle existe depuis l’antiquité (carte peutingerienne reprise d’une carte du III s.)

Le facteur Géographie omnes viae Romam perducunt- tous les chemins mènent à Rome avec la  visualisation du réseau convergeant des routes consulaires romaines

Le facteur But  (exprimant le pèlerinage religieux ou le pèlerinage de l’homme sur la terre) 

 

Le Manuel des Normes pour la Signalisation VF Européenne, s’inspirant de celui du Chemin de St-Jacques de Compostelle puisqu’il s’agit de deux itinéraires similaires, a été réalisé en collaboration avec l’IEIC et acceptée par le C.de l’E. en juillet 2001. La présentation à la presse avait été prévu par l’IEIC dès 2001, puis en 2003 à Luxembourg. La Région du Latium devrait le présenter prochainement.

 

Collaborations dans le secteur technique : ici je ne m’attarderai pas sur l’indispensable collaboration des associations de Randonnée Pédestre de la Grande-Bretagne à Rome ; pour l’identification d’un parcours VF à CONSEILLER, l’Association s’est heurtée au refus de six organisations sur 22, bien que nous ayons  donné naissance au groupe des Amis de la VF ancienne – pédestre - cyclable en 2001 à Milan.

 

Mais de ces derniers mois, une magnifique nouvelle: pour la réalisation de la TOPOFRANCIGENA-Italie, nous avons eu l’idée de faire participer activement à la recherche d’un PARCOURS IDEAL pour les pèlerins VF, les commandants des polices provinciales concernées, 4 sur 7 ont collaboré ( les responsables de l’environnement, de la chasse ou de la pèche ont localisés sur le territoire les dangereux chiens de berger, les torrents que l’on peut passer à gué, par ex.)

 

Collaboration de la part des Institutions religieuses

Nous apprécions le constant et efficace soutien du Saint-Siège à la cause de la VF à travers les initiatives de l’AIVF.

 

LE FONCTIONNEMENT d’un pèlerinage sur la Via Francigena

 

Notre principe est toujours et encore de donner le maximum d’informations précises, entre autres sur les difficultés à rencontrer: très peu de logements et de possibilités de ravitaillement sur de longs parcours boisés très isolés avec un population moyenne de quelques habitants par kilomètre carré en France.

 

Tel qu’il a été organisé par l’AIVF, le fonctionnement est la chose la plus simple :

 

Le site www.francigena-international.org est le plus souvent le trait d’union avec le futur pèlerin VF, qui se qualifie toujours comme pèlerin ayant déjà parcouru 2-3 voies conduisant à St-Jacques de Compostelle. L’aspirant pèlerin VF manifeste son intérêt pour cette nouvelle voie de pèlerinage, désire des informations sur l’hébergement, la cartographie de la VF, le balisage VF, le pourcentage de routes goudronnées, les guides à conseiller et où se les procurer, s’il recevra un cachet en arrivant à St-P. etc , etc. Il est convaincu que la VF est identique au Camino – une autoroute pour piétons qui mène à Santiago, où tout est prévu et organisé pour LUI.

 

En l’an 2000 nous étions obligés d’informer le futur pèlerin VF, que RIEN de tout cela n’existe, qu’il sera un vrai pionnier avec les avantages et inconvénients que cela entraîne ; que l’AIVF est née pour l’aider à arriver sain et sauf à Rome, car c’est lui qui fera revivre cette très ancienne voie de pèlerinage.

 

Après 4 ans de travail acharné, nous sommes en mesure de leur envoyer aujourd’hui 

un bulletin de commande et d’adhésion en 5 langues pour nos publications et produits, tels le fanion VF et la broche avec les clefs de St-Pierre, car il était inadmissible de voir arriver les pèlerins à Rome avec la coquille de St-Jacques seulement !!  Rome n’est pas Santiago et chaque pèlerinage avait son propre emblème au moyen ậge déjà !

 

Nos publications consistent en deux Guides-Vademecum VF indiquant les

 Etapes – Km- type de voie - Altitude Tel. Fax des Communes – Offices de Tourisme – Points  d’accès Internet –Hébergements économiques (max.35£ -55€-100FSv pour 2 pers./jour : Hôtels - Chambres d’hôte – Auberge de jeunesse - Gîtes d’étape- Camping –Hospitalité religieuse-A visiter et à voir: Surtout sites médiévaux, musées

 

Ces livrets de format de poche sont complétés depuis 2004 par deux Topofrancigena,  composés de 40 fiches cartographiques géo -culturelles en couleur avec l’indication du parcours historique-souvent les grandes artères routières de nos jours- d’un parcours conseillé et quelques fois un tracé excursionniste.

 La cartographie est l’élément  indispensable, malheureusement impossible à trouver par soi-même, les cartes de randonnée pédestre existent principalement pour la montagne en Italie.

Ainsi avec un poids maximum de 450 gr le marcheur a TOUT le nécessaire pour se rendre à pied de la cathédrale de Canterbury à St-Pierre de Rome !

 

Les futurs pèlerins VF ont la possibilité de s’adresser, selon leur langue préférée, à nos coordonnateurs en France, en Gde-Bretagne, en Hollande, en Italie ou en Suisse.

 

Souvent ils adhèrent immédiatement aux AMIS de l’AIVF et reçoivent la  documentation commandée ce qui leur permet de choisir à l’avance LEUR propre parcours.

 

Les AMIS  reçoivent gratuitement

q       La carte-AMI de l’AIVF , pièce d’identification de pèlerin leur donnant droit aux réductions spéciales (70% des hébergements mentionnés et free -francigena, etc)

q       1-2 crédentielles du Pèlerin VF spécifique, pour certifier leur passage le long de la VF

q       en plus la LISTE-ACCUEIL du pèlerin VF de Canterbury à Rome avec la mise à jour des 2 Guides -Vademecum (des changements pour les hébergements sont inévitables), les derniers conseils et 2 adhésifs pour leur sac à dos .

q       au Bureau d’Information de la Place St-Pierre, les pèlerins trouvent depuis 2-3 ans les informations VF à leur arrivée.

q       La possibilité de visiter l’église de St-Pèlerin avec la fresque du Christ Pantocrator IX s à l’intérieur du Vatican et la visite au Camposanto Teutonico, le cimetière datant du IX s. pour pèlerins de langue allemande.

 

Après une authentique peregrinatio, LEUR et NOTRE voyage sur la VF se termine par l’Accueil des pèlerins à la Basilique de St-Pierre de Rome était inexistant (sauf cas exceptionnel) jusqu’en 2001. Habitués à Santiago la déception était TRES grande !!

 

Pour y remédier  l’AIVF a organisé en étroite collaboration avec le Vatican :

1.       L’inscription dans la Registre des pèlerins de la VF de la Basilique (ce qui permet déjà une certaine statistique), où les voyageurs peuvent ajouter leurs impressions et le motif , pas forcément religieux, qui les a poussés au pèlerinage à Rome.

2.       La remise d’un parchemin Testimonium (offert par l’AIVF) attestant la fin du pèlerinage, après avoir parcouru au moins 130km depuis l’église du St-Sépulcre -Acquapendente (ancien lieu de pèlerinage qui devait remplacer celui à Jérusalem, devenu inaccessible), au cours d’une cérémonie, selon la disponibilité du prệtre, dans les Grottes Vaticanes.

 

Lorsque cela m’est possible , je les rencontre très volontiers près de la place St-Pierre, car leur expérience nous permettra de mieux aider les prochains pèlerins. 

 

 

 

 

Le problème des FINANCEMENTS doit probablement vous inquiéter.

 

Pour ce qui concerne notre Association, une recherche de soutien financier avait été prévue dès 1999 par l’IEIC. Nos demandes d’aide financière dans les années suivantes pour la réalisation des Guide-VADEMECUM VF et des TOPOFRANCIGENA à notre partenaire l’IEIC, sont restées sans réponse.

 

Toutes nos initiatives ont été malgré tout possibles, grậce à quelques subventions occasionnelles, à l’autofinancement provenant des cotisations et vente de publications et produits VF et surtout à la générosité et au travail bénévole des AMIS et membres de l’AIVF, que nous tenons ici à remercier  encore.

 

IL est évident que ce n’est pas la meilleure solution, car elle dépend de la générosité personnelle .

 

Mais notre expérience démontre l’apport très important qu’une association culturelle de bénévolat privé peut donner à un projet public, en respectant les règles d’une collaboration loyale et équilibrée tant du point de vue financier que humain,  sans que cela ressemble à une aventure de Far - West, comme cela a été le cas parfois.

 

La solution ?

C’est à chacun de la trouver pour pouvoir  CONSTRUIRE d’autres itinéraires culturels ET CONSTRUIRE une AUTHENTIQUE Europe.  Je vous  remercie.

 

 

Adelaide TREZZINI  Présidente

Association internationale Via Francigena

6 Lgo Ecuador  00198 Roma

Tel Fax +30 06 853 02 675

[email protected]